J’ai piloté un F-16 – en simulateur

La zone d’activités Les Milles, à Aix-en-Provence, lundi dernier. Il est dix-sept heures, lorsque je passe les portes du centre Aviasim et me dirige vers l’accueil. Quelques instants plus tard, un instructeur me rejoint et me présente le déroulement de l’expérience. Puis je vais enfiler mon uniforme de pilote de chasse ainsi que mon casque pour enfin rallier la zone des simulateurs. Si c’est à bord d’un simulateur que je vais grimper, celui-ci a peu de choses à voir avec un quelconque simulateur PC. Deux cockpits règnent au milieu de la salle. J’embarque à bord de celui qui est allumé. Devant le cockpit, un impressionnant écran courbé donne un panorama à 180 degrés et couvre tout mon champ de vision. Un peu impressionné, je contemple la réplique exacte d’un tableau de bord de F-16, avec ses nombreuses manettes. J’ai même un petit moment de stress face à tous ces témoins lumineux et ces jauges à cadran. Heureusement pour moi l’instructeur est juste à côté pour me tranquilliser. Avec un laser, il désigne les jauges les plus importantes, les réflexes qu’il faut adopter, ou la signification des numéros et symboles apparaissant sur mon viseur. L’homme va droit au but : il a piloté des F-16 pendant presque 15 ans, il sait de quoi il parle. Il est temps de décoller. Manche dans une main, manette d’accélération dans la deuxième… Je suis paré au départ. Go ! A peine le temps de m’en rendre compte que l’appareil a déjà quitté la piste. Une poignée de minutes plus tard, je vole à 800 km/h à onze mille pieds. Grisant. Si le cockpit est sur une base fixe (les simulateurs sur vérins coûtent une fortune), les sensations sont tout de même au rendez-vous. En effet, comme l’écran incurvé envahit tout mon champ de vision, mon corps est convaincu de voler à bord d’un véritable appareil. Le paysage, très réaliste, aide aussi pas mal à l’immersion. Tout à coup, un bip attire mon attention : le radar m’avertit que trois ennemis approchent ! Il est temps pour moi de me secouer. D’autant qu’ils ont déjà commencé à tirer ! Cette expérience était inoubliable, et je ne suis pas déçu d’avoir franchi le pas. Et, à bien y réfléchir, je suis content qu’il n’y ait pas eu de vérins. Je me suis senti un peu nauséeux à la sortie de l’appareil. Si le cockpit avait été agité durant le dogfight, je crois que je serais ressorti verdâtre.