La défense aérienne européenne dans les choux

Le marché de l’aérien de défense européen est dans un drôle d’état. Avec le Rafale qui ne se vend pas, et le Typhoon qui marche au ralenti, force est de constater que seule la suède arrive encore à sortir son épingle du jeu. Premier élément de flou, les transferts de technologie de Dassault vers l’Inde. assault Aviation a obtenu une nouvelle avancée dans la négociation pour la vente de 126 Rafale en Inde, « ce contrat du siècle », d’un montant de 12 milliards de dollars (8,6 milliards d’euros). Jeudi 13 mars, à l’occasion de la présentation des résultats du groupe, son Pdg, Eric Trappier a confirmé l’achèvement des négociations concernant le transfert de technologies pour fabriquer cet avion de chasse. Il s’agit d’une étape importante avant la signature définitive du contrat. Mais rien n’est encore définitivement conclu. Tout dépend désormais de la décision du nouveau gouvernement, qui sortira des urnes après les élections législatives du mois de mai. En ce qui concerne le transfert de technologies et de charge industrielle, celui-ci aura lieu selon « un partage des eaux clairement défini » entre Dassault Aviation et l’entreprise publique indienne HAL. Autre problème, l’état du consortium qui fabrique l’Eurofighter Typhoon. Quand on interroge le big boss sur la possibilité de futurs contrats, voici ce qu’il rétorque : « Je ne suis pas terriblement optimiste, expliquait ainsi le patron allemand. Nous espérons remporter encore un ou deux succès à l’exportation, mais nous devons aussi nous préparer à un scénario où, du fait de l’absence de commandes à l’exportation, nous devrons bientôt réduire la production. » Le discours tranche avec l’optimisme qu’a toujours affiché BAE Systems sur la question. Le groupe britannique avait ainsi, fin 2013, laissé fuité l’annonce d’une commande de 60 Eurofighter par les Emirats Arabes Unis, avant d’être contraint à un rétropédalage piteux : le groupe avait dû reconnaître l’échec des négociations avec Abu Dhabi. La différence de discours entre Airbus Group et BAE Systems confirme des divergences de fond entre membres du consortium Eurofighter, qui devront être mises à plat rapidement. Source : Avion de chasse.