« Keep calm and carry on » ! Tom Enders, patron d’Airbus, demande à ses 130 000 salariés d’adopter le flegme britannique ! Le groupe fait actuellement l’objet d’enquêtes pour « présomption de violation des lois anticorruption ». Dans un courrier en date du 6 octobre 2017, Tom Enders a lui-même pris la plume pour mettre en garde ses salariés : Nous serons probablement confrontés à une exposition médiatique fréquente, factuelle ou pas, à des fuites et de fausses allégations répandues par des personnes ayant un intérêt à discréditer la direction d’Airbus. En d’autres termes, préparez-vous à vivre une période turbulente et déroutante. Le groupe a été mis en cause cet été après les révélations de Mediapart concernant le versement de commissions occultes à hauteur de 104 millions d’euros pour « influencer des décideurs afin d’obtenir le contrat ». Ce contrat porte sur la vente de 15 avions de combat à l’Autriche en 2003, pour 1,7 milliard d’euros… Airbus affirme, de son côté, que les accusations sont « infondées ». Par ailleurs, l’industriel a reconnu certaines irrégularités au sujet d’autres contrats. En 2014, Airbus a ainsi décidé de geler lui-même certains paiements de commissions qui lui étaient dus. Dans un communiqué de presse du 8 octobre, le groupe précise d’ailleurs collaborer « pleinement » au travail de la justice. Il rappelle que les enquêtes en cours pour présomption de violation des lois anticorruption sont dues « à notre décision, prise l’an dernier, de déclarer aux autorités et agences gouvernementales des inexactitudes que nous avions nous-mêmes découvertes ». Si Tom Enders ne regrette pas sa décision de prévenir les autorités, il préfère mettre en garde ses salariés : Ce processus sera long et de sérieuses conséquences ne sont pas à exclure, notamment le risque d’importantes pénalités pour l’entreprise. Depuis la loi Sapin 2, une entreprise peut en effet décider de négocier avec la justice française. Airbus pourrait obtenir qu’il soit mis fin à des poursuites moyennant paiement d’une amende… Égal à lui-même, Tom Enders demande aux salariés de soutenir leur direction, de ne pas alimenter les rumeurs et surtout… de rester concentrés sur le travail car les défis sont nombreux.