Il n’y a plus d’espoir de retrouver le pilote et la navigatrice de l’avion de chasse Mirage 2000D vivants. La ministre française des Armées, Florence Parly, a annoncé, jeudi 10 janvier, leur mort dans le Jura, ajoutant que « les circonstances précises de cet accident restent à établir ». « Les opérations de recherche du Mirage 2000D, dont le signal avait été perdu mercredi dans la matinée, ont malheureusement conduit à la confirmation du décès des deux membres d’équipage, le capitaine Baptiste Chirié et la lieutenant Audrey Michelon », affirme Florence Parly dans un communiqué. Pilote de combat, le capitaine Chirié totalisait 24 missions de guerre et 940 heures de vol, selon l’armée de l’Air. Sous-chef navigatrice, la lieutenant Michelon totalisait quant à elle 97 missions de guerre et 1 250 heures de vol. La défense en deuil « Toute la communauté de défense est aujourd’hui en deuil », écrit la ministre, en présentant « toutes ses condoléances à la famille, aux proches et aux frères d’armes des militaires décédés ». « Les circonstances précises de cet accident restent à établir. Des enquêtes ont d’ores et déjà été lancées », ajoute-t-elle. Une enquête pour « recherche des causes de l’accident » a notamment été ouverte par le parquet de Metz. Florence Parly se rendra vendredi sur la base aérienne de Nancy-Ochey (Meurthe-et-Moselle), où était stationné l’appareil. Elle sera accompagnée du chef d’état-major de l’armée de l’Air, le général Philippe Lavigne, qui a lui aussi exprimé jeudi dans un communiqué « sa très forte émotion et ses plus sincères condoléances aux familles » des deux aviateurs « morts en service aérien commandé ». Des fragments humains retrouvés D’importantes recherches ont eu lieu depuis mercredi dans des conditions difficiles pour retrouver les corps des deux membres d’équipage du Mirage 2000D, disparu des écrans radars mercredi après son décollage de Nancy-Ochey. Quelque 150 militaires ont été mobilisés pour participer aux recherches, dans un lieu difficile d’accès et dans des conditions météorologiques défavorables. Des débris ont été retrouvés sur une vaste zone forestière du Jura, à proximité de la frontière suisse. De source proche du dossier, des fragments humains ont été retrouvés par les enquêteurs, puis soumis à une identification ADN. Le chasseur-bombardier polyvalent avait disparu des écrans radar vers 11 h, mercredi, alors qu’il effectuait un vol d’entraînement à basse altitude au-dessus du massif jurassien. Les deux membres d’équipage n’avaient donné aucun signe de vie depuis la disparition de l’appareil. Aucune des balises – placées sur le siège éjectable et qui se déclenchent automatiquement lors de l’éjection ou que les pilotes déclenchent manuellement pour être localisés – n’ont été activées. Un accident rare Le Mirage 2000D est un chasseur-bombardier polyvalent. Mis en service en avril 1993, cet appareil construit par Dassault Aviation est biplace (un pilote et un navigateur officier systèmes d’armes). Il peut voler à une altitude opérationnelle supérieure à 15 000 mètres et peut emporter six tonnes d’armement. Grâce à un suivi de terrain automatique, cet appareil peut voler à 150 mètres du sol, par tout temps, à une vitesse de plus de 900 km/h. Ce type d’accident mortel est relativement rare. Parmi les cas recensés ces dernières années, un avion de chasse Mirage 2000-5 de la base aérienne de Luxeuil (Haute-Saône) s’était écrasé en octobre 2012 sur le territoire de la commune voisine de Froideconche. Le pilote était décédé. Le 1er mars 2011, le pilote et le navigateur d’un Mirage 2000 également basé à Luxeuil sont morts dans le crash de leur appareil en Creuse. Le 28 septembre 2017, un Mirage 2000 français s’était écrasé au décollage sur la base de N’Djamena au Tchad. Le pilote et le navigateur étaient parvenus, cette fois, à s’éjecter. A lire plus en détails sur le site Bapteme de l’Air.