Un vol en avion de chasse

11330818_1645661958988210_293074808_nFaire un vol en avion de chasse : ça, c’est fait. Une chose en moins à faire sur ma liste de choses à faire avant de mourir. Et cette ligne-là, je ne suis pas prêt de l’oublier ! Il me reste encore beaucoup de choses à vivre et à expérimenter, mais je ne crois pas que je vivrai une autre expérience aussi incroyable et extrême (à moins que les portes de l’espace ne s’ouvrent dans les prochaines années). Mon aventure s’est déroulée il y a deux jours de cela, à l’aéroclub de Rennes. Après l’incontournable briefing où un instructeur m’a exposé le fonctionnement de l’appareil ainsi que les procédures de sécurité, j’ai pu enfiler mon uniforme de pilote avant de me rendre sur le tarmac. C’est là que le Fouga patientait. Difficile de ne pas le reconnaître, avec sa queue en V et ses couleurs bleu et rouge. Légèrement inquiet, j’ai pris place dans le cockpit et me suis attaché à mon siège. Après tout un tas de check-lists et une demande de décollage à la tour de contrôle, on est finalement parti. J’ai tout de suite été frappé par la sensation de puissance que dégage le Fouga. Même s’il s’agit d’un avion d’entraînement, sa force est vraiment perceptible : il reste ferme malgré le vent au dehors. Les premières minutes de vol se sont révélées assez paisibles, à tel point que je commençais à me détendre. Mais le pilote m’a alors informé qu’on allait passer à l’étape suivante : la voltige. Et j’avais beau m’être préparé à ce vol, je crois que rien n’aurait pu me préparer à ça. On a ouvert les festivités avec un petit looping. En quelques secondes, nous sommes passés de 1000 mètres à 2000 mètres. Nous fonçions à 600 km/h, et c’est comme si tout mon corps essayait de se mouler dans le siège. Comme nous montions à la verticale, notre vitesse allait décroissant. Une fois atteint le sommet du looping, je me suis retrouvé tête en bas, retenu au siège par la vitesse et le harnais. Notre vitesse n’était plus que de 100 malheureux km/h. Puis l’appareil a entamé sa descente et la sensation de vitesse est revenue. C’était comme un manège de foire foraine, mais en bien plus fort. Le pilote m’a demandé si je me sentais capable de continuer : vous devinez ce que j’ai répondu. Les figures sont sont alors enchaînées comme des perles sur un collier : breaks, tonneaux, vol sur le dos. Le pilote me demandait à intervalles réguliers si j’étais encore conscient, et je répondais alors par l’affirmative. Car même si les figures allaient croissant, je me sentais parfaitement bien. Mon cœur battait à tout rompre et j’avais la gorge sèche, mais je n’avais pas peur. Je devais me contracter pour éviter que mon champ de vision ne se réduise (c’est le signe indiquant l’arrivée du voile noir), je dégoulinais de sueur, mais j’étais heureux. Le vol s’est terminé bien trop vite à mon goût, mais c’est une expérience que je regretterai jamais. Je vous laisse le lien pour faire votre vol en Fouga Magister.